La
Bouillonnante, la grande messe du trail en Belgique. C’est en décembre qu’il a
fallu s’inscrire et sans trainer vu la popularité de l’épreuve qui est annoncée
sold out depuis des mois. Certains aiment, d’autres détestent, perso suis fan.
Il y a 2 ans, lors de ma première participation sur le 24km, j’avais réalisé ma
meilleure prestation en trail avec un parcours hors du commun. L’année passée,
j’ai dû déclarer forfait la semaine avant pour cause de déménagement. Autant
vous dire que cette année, j’en voulais. Et pourtant, le week-end précédent, je
me suis explosé le genou gauche au raid des Highlands (le compte rendu arrivera
sous peu, j’attends encore les photos et le détail du classement), nous
contraignant mon coéquipier et moi à devoir couper court à l’aventure et
surtout mettant un gros point d’interrogation sur ma participation à la
Bouillonnante.
Après un
début de semaine au repos forcé et un test sur 15km plat mercredi, la décision
est prise : je prendrais le départ de la Bouillonnante 2014, je l’ai trop
attendue cette course. La fin de semaine est quand même emprunte de doutes
suite à des douleurs aux genoux qui vont et qui viennent. Ça sera donc en mode
cool que je participerai cette année (enfin, c’est ce que je croyais).
Direction les Ardennes le vendredi pour loger à 35 minutes de Bouillon et me
faire un bon barbecue/bière en dernière préparation (oui, je sais, c’est mal).
Je mets
mon réveil à 7h du matin histoire de voir le départ des longues distances (35km
et 56km) qui est à 8h45, avant de
prendre mon dossard et d’aller me préparer afin d’être prêt à 9h45 pour mon
départ . Au final, 6h30 suis réveillé, plus moyen de dormir, trop envie d’y
aller. Je me lève, enfile mon équipement, prépare mon petit déj’ et me voilà en
route. Je me gare au pied de la butte du château et j’arrive en haut à 8h (plus
que confortable niveau timing). J’ai l’occasion de croiser pas mal de monde que
je connais et d’échanger quelques mots avec chacun, chouette ambiance même si pour
certains, le stress est là. Y a du beau monde sur la ligne de départ des
grandes distances, ça va être disputé devant.
Je
redescends pour me préparer à mon aise et regarder la longue distance passer
(raté, suis pas au bon endroit, le parcours a changé). Je remonte donc équipé
et motivé. Je retrouve Albert et Vincent. Et là, je me rends compte que j’ai ma
poche qui coule… après vérification, j’ai 2 fuites à celle-ci (sur le haut
heureusement). Plus le temps de redescendre en changer, il faudra faire avec .
Le principal inconvénient est qu’elle n’est plus étanche et donc que j’aurais
un bruit de clapotis d’eau sur le dos pendant toute la course, le truc qui
m’exaspère.
On entre
dans la cours du château pour le briefing et attendre le départ. Quelques infos
sont données sur la course et un rappel de respecter la nature (la moindre des
choses chers amis coureurs). Une salve d’applaudissements pour le bourgmestre
qui soutient la manifestation, une autre pour les organisateurs et nous voilà
parti. Objectif : moins de 4heures, aucune ambition vu ma condition.
Je
décide de prendre un bon rythme jusque la première difficulté histoire de
chauffer un max mon genou. Première surprise ; on descend de l’autre côté
du château, c’est chouette par là aussi. On se retrouve le long de la Semois,
on passe le camping. Le tout à 5’/km jusqu’au pied de la première côte au 3ème
kilomètre. Celle-ci sert de mise en jambe, pas de soucis. Première descente un
peu périlleuse car beaucoup de monde et peu de place pour se lancer.
Puis vient
la première difficulté sérieuse, une longue côte de presque 2 kilomètres. Et
même si le genou ne me fait pas trop mal, je me retrouve en haut avec des
jambes de plomb. Les mollets durs comme de la pierre, des cuisses qui tirent. A
ce moment précis, je me dis qu’il faut gérer sur la longueur et surtout oublier
de regarder le chrono car ça va pas le faire.
J’entame
donc la descente à l’aise vers Frahan. Mes jambes se remettent, je me sens
mieux et surtout la motivation revient. Le genou me gêne un peu mais rien de
catastrophique. On remonte un peu pour en arriver au 12ème et le ravitaillement
complet. Surprise, Joëlle et Thierry sont juste avant celui-ci, je m’arrête
leur faire un bisou et me ravitaille correctement. Suis paré pour attaquer The
Wall.
The
Wall, c’est la célèbre montée vers Rochehaut, 600 mètres de long pour 150 de
dénivelé positif. Ce tronçon est chronométré. J’aime cette partie, je m’y sens
à l’aise mais je décide de ne pas trop en faire et de me contenter à le monter
sans forcer. Je mettrais 10’59’’ pour arriver en haut, 192ème au
scratch, pas mal (je suis 213ème au classement général en haut alors que 224ème
en bas). Il faut savoir qu’après le mur, la course s’intensifie, la seconde
partie est pour moi plus difficile (et vu les échos des copains, suis pas le
seul à penser cela).
Nous
voilà donc arrivés à la partie des échelles, j’opte pour le passage par les
cordes, plus rapide mais plus casse gueule. Le parcours est plus accidenté, il
faut être à chaque instant concentré pour éviter les pièges.
De 15,5
à 17,5km, une longue descente, ça fait du bien pour se remettre de la partie
précédente. Je commence à accuser le coup de la difficulté de la course mais
mon chrono est bon, suis toujours dans les temps pour aller chercher mon record
perso d’il y a 2 ans. On m’aurait dit ça au 5ème kilomètre, je ne
l’aurais pas cru. Et j’ai envie d’y croire. La forme est venue dans l’effort,
c’est quand même rare ça.
Ça
remonte, un peu rude car on est sur du macadam mais dans le virage, des gens
sont là pour encourager les coureurs, on a droit à une ola lorsqu’on passe. Et
surprise, je tombe sur Wally et ses 2 fils. Ils m’accompagnent dans la fin de
la côte, m’annoncent un ravitaillement (que j’avais oublié). Que ça fait du
bien de voir des visages connus et de recevoir des encouragements, MERCI. Je
fais le point (j’aime faire le point quand je suis dans une course), je leur
dis comment je me sens, que je suis sur mon temps d’il y a 2 ans, que je
souffre mais que j’y crois encore. C’est fou mais cette fin de côte est passée
comme une lettre à la poste.
J’arrive
au ravitaillement gonflé à bloc, je m’arrête 5 secondes le temps de remplir ma
cup de coca et je repars à fond dans la descente, je me fais plaisir, j’ai à
nouveau des ailes. On descend vers le tombeau des géants et le premier guet.
J’avoue
que je redoutais ce passage. L’eau froide de la Semois (je dirais 8°C, si
quelqu’un à l’info, suis preneur) sur des jambes bouillies par les 20km
parcourus jusque-là, ça me fait peur. Peur de la crampe, de me faire mal. Il y
a des participants tout le long de la corde qui sert de ligne de vie. Je
descends dans l’eau et me retrouve dedans jusque la taille. Pas question de
trainer dans cette eau glacée, je décide donc de m’écarter de la corde et d’y
aller à l’arrache et au plus vite. Méthode qui me fait passer beaucoup plus
rapidement. La photographe se demande d’ailleurs toujours qui est ce cinglé qui
traverse la Semois comme si sa vie en dépendait.
Je sors
de l’eau, les jambes rouge vif mordues par le froid. Plus aucune sensation,
elles sont anesthésiées. Je n’ose pas me remettre à courir de peur de la
rupture. Je marche donc un peu puis rapidement et me remets à courir. Ouf,
elles ont tenu le coup. Pas facile avec les pieds trempés, le short qui colle,
mais on y retourne. La fin se rapproche et le mental y est. Ça monte d’abord
légèrement puis un peu plus et on redescend vers le second guet.
21,5km,
toujours les mêmes craintes. L’eau est moins profonde. Au début, j’en rigolais
avec un autre participant et vlan, nous revoilà dedans jusque la taille pour
quelques mètres. Toujours la même sensation à la sortie. Sauf qu’on remonte
direct et là, ça fait vraiment très mal. J’arrive en haut mais difficilement et
dans la légère descente, j’attrape une crampe au mollet droit. Elle n’est pas
trop forte, je peux donc continuer à courir même si c’est dans la souffrance.
Je dépasse des gens qui s’étirent, suis pas le seul à qui ces deux passages
d’eau ont fait mal.
Ça
remonte, j’espère la dernière. On est presque à 24km et toujours pas d’arrivée
en vue… Ca ne sera pas donc uniquement 24km… dommage, impossible du coup de
battre mon temps d’il y a 2 ans. 3h16 au 24ème kilomètre, ça
l’aurait fait pourtant.
Dernière
descente, le château est en face. Toujours le mollet douloureux mais ça sent la
fin. Je passe à côté de ma voiture, traverse la Semois par le petit pont (c’est
quand même mieux que dans l’eau). Et voilà la dernière difficulté de la
journée. Et elle fait très mal, je n’ai plus de jus pour courir. J’entends Thierry
au loin qui m’encourage. Il tirera d’ailleurs la photo qui résume cette course,
la fierté de l’avoir faite même dans la souffrance.
J’arrive
même à recourir dans les derniers mètres.
Et me voilà franchissant la ligne, quelle course !
3h23’37’’ pour 24,92km et 1137 de D+, je finis 177ème sur 642
participants (3h26’15’’ temps officiel).
J’ai envie de dire que c’est quand même une progression malgré que je n’ai pas battu mon temps de 2012 (3h19’49’’ temps réel, 3h21’10’’ officiel) car il n’y avait que 23,7km pour un D+ de 1226, pas de passage à guet et j’avais fini 204ème sur 657 participants (mon CR 2012 : ici)
J’ai envie de dire que c’est quand même une progression malgré que je n’ai pas battu mon temps de 2012 (3h19’49’’ temps réel, 3h21’10’’ officiel) car il n’y avait que 23,7km pour un D+ de 1226, pas de passage à guet et j’avais fini 204ème sur 657 participants (mon CR 2012 : ici)
Que
retenir ? Cette édition de la Bouillonnante devient ma nouvelle meilleure
performance en trail. J’ai vraiment pris du plaisir malgré la difficulté du
parcours (plus exigeant qu’il y a 2 ans), mon genou a tenu le coup et est en
bonne voie de guérison, j’ai couru au mental et intelligemment, j’ai opté pour
une bonne alimentation et une hydratation réduite à cause de mes problèmes de
poche (ce qui n’était pas un mauvais choix, j’ai même failli vider ma poche
tellement le bruit qu’elle faisait me rendait dingue), j’ai souffert
physiquement mais je pense que ça a été le cas de pas mal de participants. J’en
garde encore une fois de superbes images et cette course hors normes reste pour
moi la référence en Belgique pour le trail de jour. J’espère avoir un dossard
l’année prochaine, j’aurais à nouveau rendez-vous sur le 24km avec à nouveau
l’envie d’aller plus vite.
Les big
up :
- Tous d’abord, félicitations à Vincent Wirtgen qui remporte le 35km, c’est une belle victoire qui rejoint ton palmarès. Et toujours avec autant de simplicité.
- Big up à Mathieu Capouet qui termine le 56km qu’il avait dû abandonner l’année dernière. Non sans mal mais les plus belles batailles se gagnent dans la douleur. Bravo fieu.
- Bravo à Julien (les sentiers du Phoenix) qui, après une semaine de doute, et qui partait sur le 35km, finira le 56km (son CR : ici).
- Bravo à Isabelle De Poï qui termine 7ème dame sur le 35km, chapeau (et qui a été bien bouillie).
- Bravo à tous les copains qui ont participé sur les diverses distances, arriver au bout de la Bouillonnante, c’est toujours une expérience riche de sens : Albert, Cath, Pat, FM, Jeo, Vincent, Jonathan, etc. La liste est longue (vous les retrouverez dans le classement en fin d’article).
- Tous d’abord, félicitations à Vincent Wirtgen qui remporte le 35km, c’est une belle victoire qui rejoint ton palmarès. Et toujours avec autant de simplicité.
- Big up à Mathieu Capouet qui termine le 56km qu’il avait dû abandonner l’année dernière. Non sans mal mais les plus belles batailles se gagnent dans la douleur. Bravo fieu.
- Bravo à Julien (les sentiers du Phoenix) qui, après une semaine de doute, et qui partait sur le 35km, finira le 56km (son CR : ici).
- Bravo à Isabelle De Poï qui termine 7ème dame sur le 35km, chapeau (et qui a été bien bouillie).
- Bravo à tous les copains qui ont participé sur les diverses distances, arriver au bout de la Bouillonnante, c’est toujours une expérience riche de sens : Albert, Cath, Pat, FM, Jeo, Vincent, Jonathan, etc. La liste est longue (vous les retrouverez dans le classement en fin d’article).
Je
voudrais juste finir par remercier l’organisation d’une manifestation hors du
commun mais qui sait rester à visage humain. Egalement les bénévoles qui ont
été vraiment agréables. Et aussi les spectateurs et supporters, que ça fait du
bien dans l’effort.
Je vous
laisser là avec la tête remplie d’images magiques, de souvenirs vifs et marquants
à jamais.
Le site : http://www.la-bouillonnante.org/
Le site : http://www.la-bouillonnante.org/
Les copains sur 13 km (391 participants):
- 11ème - Cyrille Malcourant - 1h22'12''
Les copains sur 24 km (642 participants) :
- Vincent Botte - 2h58'32''
- 493ème - Albert Vincent - 4h25'17''
- Vincent Botte - 2h58'32''
- 493ème - Albert Vincent - 4h25'17''
Les copains sur 35 km (522 participants) :
- 1er - Vincent Wirtgen - 2h56'25''
- 52ème - Jonathan Trifin - 4h04'00''
- 101ème - Isabelle De Poï - 4h19'15''
- 102ème - Marc Lixon - 4h19'15''
- 151ème - Olivier Butaye - 4h34'13''
- 237ème - Jeo Vandergeeten - 5h03'37''
- 369ème - FM Renuart - 5h35'08''
- 1er - Vincent Wirtgen - 2h56'25''
- 52ème - Jonathan Trifin - 4h04'00''
- 101ème - Isabelle De Poï - 4h19'15''
- 102ème - Marc Lixon - 4h19'15''
- 151ème - Olivier Butaye - 4h34'13''
- 237ème - Jeo Vandergeeten - 5h03'37''
- 369ème - FM Renuart - 5h35'08''
Les copains sur 56 km (476 participants) :
- 244ème - Michel Pierard - 7h53'59''
- 312ème - Mathieu Capouet - 8h13'23''
- 345ème - Patrick Boyen - 8h23'35''
- 417ème - Annick Goossens - 6h16'12''
- 418ème - Catherine Vast - 9'16'12''
- 447ème - François Sales - 10h08'41''
Désolé pour les oubliés... mais y avait beaucoup de monde au départ...
Hésitez pas à commenter vos résultats les copains, j'ajouterais avec plaisir.
- 312ème - Mathieu Capouet - 8h13'23''
- 345ème - Patrick Boyen - 8h23'35''
- 417ème - Annick Goossens - 6h16'12''
- 418ème - Catherine Vast - 9'16'12''
- 447ème - François Sales - 10h08'41''
Désolé pour les oubliés... mais y avait beaucoup de monde au départ...
Hésitez pas à commenter vos résultats les copains, j'ajouterais avec plaisir.
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