L’année
dernière, j’avais dû renoncer à ce trail à cause de mon opération des sinus,
j’avais donc encore plus envie d’y participer cette année. Mais vu le match des
Diables en quart de final de la coupe du monde le soir même, j’étais incertain
jusqu’au moment où l’organisation à annoncer la présence d’un écran géant après
le trail. Vu mon entraînement insuffisant, l’objectif était donc de finir en 4h
pour avoir le temps de prendre une douche et de me poser devant l’écran avec les
amis du club et les copains qui ont fait le déplacement pour un petit WE en
Ardenne.
La nuit
passée à Straimont avant la course permet d’éviter une longue route le matin, mais
au réveil, le ton est donné : il pleut. Pluie qui ne nous quittera pas
vraiment de la journée. Je m’équipe, prends la route et retrouve la bande de
sots de l’E.T.Enghien. J’arbore fièrement mon nouveau buff aux couleurs de nos
Diables. L’idée est de partir en groupe, et quel groupe (la photo à l’appuis).
On prend un peu de retard sur le briefing, déjà ça cogite car il faudra ne pas
dépasser l’objectif pour être de retour à temps.
Et c’est
donc sous une magnifique pluie digne d’un mois d’octobre que le départ est
donné. Thierry et Joëlle sont intenables, quelle ambiance sur ces premiers
kilomètres en descente. Première difficulté, première descente. Arrivé en bas,
je suis seul… j’attends les autres mais impossible de suivre Joëlle une fois qu’elle
me dépasse. Bref, ça sera comme ça toute la course, on va courir ensemble
mais chacun à son rythme (suis plus performant en descente technique vu que
j’adore ça). On jouera au yoyo entre
Thierry/Joëlle/Jappy, Stéphane/Sabrina & Pat.
2ème
difficulté, je reviens sur le groupe de Thierry, je les perds de nouveau. Et 3ème
difficulté, on attend d’abord 5 bonnes minutes pour une descente via une corde
pour ensuite se retrouver en haut face à une descente… enfin, un toboggan de
boue. Je vois des coureurs en bas et je me demande par où ils sont passés
tellement la pente entre eux et nous est boueuse, plus aucun chemin ne semble
praticable. Je me retrouve en bas, non sans mal, seul et je repars. 7,5km
derrière nous.
Les
difficultés s’enchaînent avec des parties bien praticables et d’autres beaucoup
moins. La pluie rend vraiment cette course difficile surtout en étant trempé
depuis le premier kilomètre. 12,5km, premier ravitaillement, jusque-là, ça a
été. Les groupes se rejoignent mais repartent séparément.
Je
repars rapidement pour ne pas refroidir, les conditions sont vraiment difficiles
mais il faut le dire déjà, quelle belle région et quel beau parcours. Jusqu’au
15ème, rien d’infranchissable. On se prend ensuite une giga côte.
Mais la descente de celle-ci est pire : glissante et pentue.
Et c’est
là que je rate un appuis, je glisse sur 20 mètres et me relève avec mon tibia
droit en sang. Panique car avec la boue, je ne vois pas la gravité de la
situation. Je marche, ça fait mal mais je peux repartir. Pat est juste 100
mètres devant, j’hurle pour qu’il s’arrête et regarde. Je le rejoins rapidement
et le verdict est que ce n’est rien de grave, juste une belle entaille. Merci à
Pat de s’être arrêté et de m’avoir rassuré. On repart ensemble vers une fort
longue côte, on a le temps de discuter un peu pendant celle-ci. Ma jambe tire
et continue de saigner mais je tiens bon. On nettoiera au ravitaillement.
Ça
commence à être dur physiquement et encore plus mentalement. Mais depuis le
début, quand ça ne va pas, je chante des chants de supporter dans ma tête
(heureusement que je le fais que dans la tête, on me prendrait pour un dingue).
Ça aide à avancer.
Au 22ème,
ravitaillement avec une superbe vue sur le tombeau du chevalier. Ma jambe saigne
toujours un peu mais ça a l’air de se calmer. Je bois rapidement. Le groupe de
Thierry nous rejoint, on croise FM qui est sur le 55km. Et on repart. Mais à
peine parti, je perds mon dossard qui est détrempé. Je laisse donc Pat filler
pour essayer de me débrouiller à raccrocher ce foutu lambeau de papier mouillé qu’est
mon dossard.
La
descente est technique et on finit par le passage de la Semois. Au final, ça
fait du bien, ça nettoie mes jambes et le choc thermique fait arrêter le
saignement de ma blessure. Je sors de l’eau presque mieux qu’en y entrant. Je
manque de rater le balisage et un gars vraiment chouette me crie dessus pour
m’indiquer le chemin ; merci, je ne sais pas où j’aurais fini.
J’entends
la bande de Thierry traverser la Semois alors que j’attaque l’avant dernière
difficulté. Et ils ont l’air de bien se marrer. Je commence vraiment à caler.
Et je me demande si je vais arriver au bout. La bonne nouvelle est qu’ils ne
sont pas loin derrière et si j’explose, je pourrais essayer de m’accrocher à
leur groupe jusque la fin. Mais ils ne reviennent pas, je suis seul et un peu
désemparé. C’est vraiment une partie fort technique à monter et avec un sommet
qui n’en est pas un. J’envoie un SMS à mes accompagnateurs pour prévenir que
j’arrive, enfin que j’essaie d’arriver : il reste 4km.
On
descend enfin, pour attaquer la dernière montée vers le château d’Herbeumont.
Elle pique sacrément. Mais on aperçoit en bas la zone d’arrivée. Reste à
contourner le château et le traverser… bon, y a une échelle pour monter le
rempart. Heureusement, Seb est en haut qui attend Audrey, je papote avec lui
durant ce passage. Reste à descendre.
Il est
encore possible d’y arriver en moins de 4h… mais faudra encore pousser un peu
sur les jambes et c’est vraiment difficile car j’ai des débuts de crampes. Je
finirais au sprint, je ne sais pas trop comment mais en 3h59’00’’ (pour 28,3km / 946D+). Heureusement
que mes accompagnateurs sont sur la ligne pour soutenir car suis vraiment au
bout du bout. Quelle course !
Je finis
315ème sur 450 finishers.
Une
douche (‘fin, un semblant de douche), je mets ma tenue de supporter et j’ai RDV
avec les copains, un Orval et un quart de final historique.
Malheureusement, la Belgique ne passera pas, je suis triste mais pas déçu. Fier du parcours de nos Diables et je dis : vivement l’Euro 2016. On aura sacrément vibré durant toute cette campagne de qualification et celle coupe du monde.
Malheureusement, la Belgique ne passera pas, je suis triste mais pas déçu. Fier du parcours de nos Diables et je dis : vivement l’Euro 2016. On aura sacrément vibré durant toute cette campagne de qualification et celle coupe du monde.
Un tout
tout tout grand bravo à l’organisation, effectivement, ils méritent leur
réputation d’excellent trail avec une super ambiance. Rendez-vous l’année
prochaine.
Les
résultats des copains sur 28km (450 finishers) :
- 1er : Jean-François Charlier (Team Salomon) – 2h18’03’’
- 40ème : Michel Pierard – 2h52’59’’
- 101ème : Marc Deschuyteneer (Tortues Meslinoises) – 3h15’53’’
- 170ème : Tom Lejeune – 3h29’22’’
- 281ème : Patrick Boyen (ETE) – 3h52’56’’
- 333ème : Thierry Libert (ETE) – 4h04’12’’
- 334ème : Joëlle Bosman – 4h04’15’’
- 335ème : Jean-Philippe Wagnon (Jappy) – 4h04’18’’
- 337ème : Stéphane Verellen (ETE) – 4h04’29’’
- 338ème : Sabrina Lessens (ETE) – 4h04’34’’
- 444ème : Catherine Vast (ETE) – 4h49’30’’
- 445ème : Audrey Vast (ETE) – 4h49’35’’
- 1er : Jean-François Charlier (Team Salomon) – 2h18’03’’
- 40ème : Michel Pierard – 2h52’59’’
- 101ème : Marc Deschuyteneer (Tortues Meslinoises) – 3h15’53’’
- 170ème : Tom Lejeune – 3h29’22’’
- 281ème : Patrick Boyen (ETE) – 3h52’56’’
- 333ème : Thierry Libert (ETE) – 4h04’12’’
- 334ème : Joëlle Bosman – 4h04’15’’
- 335ème : Jean-Philippe Wagnon (Jappy) – 4h04’18’’
- 337ème : Stéphane Verellen (ETE) – 4h04’29’’
- 338ème : Sabrina Lessens (ETE) – 4h04’34’’
- 444ème : Catherine Vast (ETE) – 4h49’30’’
- 445ème : Audrey Vast (ETE) – 4h49’35’’
Très beau reportage, merci à vous et à l'année prochaine pour un nouveau challenge
RépondreSupprimerPat Will du comité d'organisation
Magnifique équipe