Le trail des
Lucioles, une sacrée course. L’année dernière, j’avais bien dégusté. Cette
année, la boue est au rendez-vous et on peut dire qu’on en aura tout du long.
Valentine, Muriel,
Fred et Antoine s’attaquent à leur premier trail nocturne de 20km, et pas des
moindres. Je les sens un peu stressés, surtout nos 2 demoiselles. Objectif 4h
pour les boys, 4h30 pour les girls. Les binômes sont fait. Pour ma part, j’ai
fait 3h27’38’’ l’an passé, je voudrais juste faire mieux.
Je retrouve Jeo
avant la course qui me propose de partir avec moi, ce que j’accepte avec
plaisir. Team Wistiti/Roseau en route (on a changé de nom, vous comprendrez
pourquoi). Mots d’ordre : la survie de l’espèce. Ayant vécu l’enfer de fin
de course de l’année dernière, je le mets en garde qu’il faut qu’on ne parte
pas trop vite et surtout qu’on en garde pour la fin.
18h, le départ est
donné, reste à y aller. Le lieux de départ ayant changé, je m’attends à des
adaptations de parcours, mais très vite, on revient sur du connu. On commence
par 3 kilomètres de descente pour s’échauffer.
Comme à chaque fois
que je cours avec Jeo, c’est toujours dans la bonne humeur, et le débit de
conneries est conséquent. On attaque donc la première difficulté la joie au
cœur. C’est presque 3km de côte pour bien attaquer.
Jeo est bien plus
en forme que moi et je le ralentis fortement, mais il reste avec moi, ce qui
m’arrange bien car il me tire pas mal du coup (sans trop forcer). On enchaînera
des montées et descentes jusqu’au 12ème kilomètre mais toujours en montant
graduellement un peu plus haut.
Je tiens bon,
l’ambiance est bonne, je m’alimente correctement. Bref, c’est fête. Jeo nous
fera un magnifique roulé-boulé dans une descente, du plus bel effet mais
heureusement sans bobo. Il est habile comme un singe dans les descentes (ce qui
explique son surnom de Wistiti du jour). Quant à moi, je garde des réserves et
me gère un max. Plier mais ne pas céder, le roseau est de retour. Imaginez-nous
dans le noir et la boue, Jeo devant criant « Tu suis petit
roseau ? » et moi derrière « Suis là Wistiti » : J’adore.
A partir du 12ème
kilomètre, ça descend enfin franchement vers la vallée. On croise un malheureux
qui s’est ouvert le genoux, on propose notre aide et on repart. Jusque-là, ça
va. Je commence à avoir une tension dans la cuisse droite mais ne cède pas.
Arrivé au 16ème
kilomètre, on a un mur devant nous, facile à voir quand on aperçoit les lampes
des autres vers le sommet. Dans mon esprit, c’est le mur de l’année dernière,
celui qui m’a tant fait souffrir. On est parti. Très vite, Jeo me distance et
ma cuisse droite m’abandonne. Début de crampe. Je continue à monter en
enchaînant les pauses. J’en chie des briques mais suis pas le seul, ça
s’encourage pour arriver en haut. Merci à la personne qui m’a poussé les fesses
quand j’allais partir en arrière. Je choppe une crampe à l’autre cuisse, tout
va bien… mais le sommet approche. Enfin me voilà en haut. Par contre, plus de
Jeo, il a bien fait de pas m’attendre, j’ai dû être un peu long.
Ca redescend, je suis
seul mais je me dis que le mur est passé, qu’il ne peut plus rien nous arriver
de grave maintenant : grave erreur.
En effet, après une bonne descente et du plat, on nous annonce la dernière
difficulté. En fait, c’est seulement maintenant le mur de l’an dernier. Je
n’avais pas vraiment tenu compte du changement de parcours. C’est reparti pour
une sacrée galère. Heureusement, mes jambes vont mieux, je ne souffre plus de
crampes. Il faudra quand même que je m’arrête une bonne dizaine de fois dans
l’ascension, je me fais doubler par un paquet de concurrents. Mais j’arrive
finalement en haut.
Suis mort, j’ai
plus de jus et je me demande du coup où on en est par rapport à l’arrivée. Ca
descend un peu, puis ça remonte… et là, la délivrance, on m’annonce 400m…
J’entends au loin la sono, j’aperçois le terrain de foot.
Je finis 373ème en
3h16’39’’ pour 21km et 1000D+ (6,4km/h).
Je termine avec 11minutes de mieux qu’en
2013 mais avec 2km/100D+ de moins et sur un parcours bien plus boueux.
Mais dans le même état final qu’en 2012, simplement mort de chez mort.
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Je retrouve mon bon
Jeo au ravitaillement thé qui me raconte qu’il m’a attendu en haut de l’avant
dernière difficulté mais qu’il a dû repartir pour ne pas prendre froid.
Je vais me changer dans la voiture en pensant aux boys et aux girls qui doivent
en chier, j’espère qu’ils vont bien.
Je reviens sur la
zone d’arrivée, je me dirige vers le début du parcours et c’est Fred et Antoine
qui arrivent (en un peu plus de 4h).
Et Muriel et Valentine en 4h30.
Ouf, ils ont survécu. Ils peuvent être fier d’eux, quelle course. Vous avez
terminé un des trails de 20km les plus durs en Belgique (si pas LE plus dur).
On finira par des
pâtes et une céleste pour se remettre.
Les coureurs célestes, vous êtes des grands malades, merci pour cette superbe
organisation. Et déjà, rendez-vous l’année prochaine.
Je terminerais avec
un petit mot sur le trail nocturne : Y a rien de tel, toutes ces petites loupiotes
qui s’étirent devant et derrière toi, c’est juste magique. Vivement le prochain
(je pense que ça sera le night trail Frameries pour moi).
Premier objectif de la saison atteint, rendez-vous dans un mois pour le
suivant : Le Trail des Bosses.
Les résultats des
copains (sur 518 finishers) :
2ème : Vincent
Wirtgen (Team Skinfit) – 1h39’43’’
10ème : Jean-François Charlier (Team Salomon) – 1h53’56’’
12ème : Fabrice Pasque (Team Salomon) – 1h54’53’’
104ème : Benoît Charlier – 2h24’27’’
146ème : Olivier Butaye – 2h30’34’’
159ème : Gauthier Carion (Madres) – 2h35’33’’
208ème : Michel Pierard – 2h43’08’’
211ème : Mathieu Capouet – 2h43’22’’
239ème : Frédéric Fromont (Madres) – 2h48’08’’
249ème : Sébastien Campener (Madres) – 2h49’48’’
250ème : Ann Saffre (Madres) – 2h49’48’’
483ème : Fred Iovine (ETE/HCR) – 4h04’46’’
484ème : Antoine Pierson (ETE/HCR) – 4h04’47’’
513ème : Valentine Mahieu (ETE/HCR) – 4h29’59’’
514ème : Muriel Lefebvre (ETE/HCR) – 4h29’59’’
Le compte rendu de l’année dernière :
ici